Epilogue

L’entièreté du Reach, ou presque, se présenta à Hautjardin pour rendre un dernier hommage à Lord Mace Tyrell, son suzerain lâchement assassiné par Godric Uffering.
Etaient également présents des invités prestigieux, Lord Renly Baratheon et le Prince Aegon de Dorne.

On put aussi noter la présence de Ser Lancel Darry, originaire des Riverlands, actuellement sous le joug de la maison Lannister.

Et un autre invité surprise fut annoncée, directement par Willas, en la personne de Orwen Ashford, le fils de Lord Otem Ashford, que l’on croyait mort empoisonnée depuis de nombreux mois. Ou était il, qu’avait il fait pendant tout ce temps, personne ne le savait et l’on n’eut pas d’explication.

La journée s’ouvrit pas un discours de Willas qui honora la mémoire de son père.

A peine avait il fini, que Lucifer Graves s’avanca pour lui aussi déclamer un discours aux intentions multiples. Tantôt élogieux, tantôt critique, il fut rappelé à l’ordre par Willas, Olenna et l’Evêque Ressel. Il tenta de finir son discours par un message d’espoir (voir pièce jointe). https://drive.google.com/.../1qZWeFVubybtLwBfzNuj.../view...

Puis chacun vaqua à ses discussions, rencontres et retrouvailles diverses et variées pendant que le suzerain et son clan recevaient en entretiens privés.
Cela durerait de longues heures tant la liste était longue.

La journée fut émaillée de deux événements marquants :
-Tout d’abord, on vit revenir Ser Loras, Ser Bran et Ser Alyn, particulièrement blessé, qui portait dans ses bras un enfant d’à peine un an. Ils s’étaient apparemment battus à la sortie de la ville, au lieu dit du Pont de Pierre, avec des ruffians qui avaient enlevé un enfant.
Des rumeurs font état qu’il s’agirait du fils de Ser Alyn, ce qui n’a pas manqué de surprendre quand on sait qu’il n’est marié à Lady Alyce Graceford que depuis à peine quelques mois.

-Puis ce fut une tentative d’assassinat par empoisonnement sur la personne du Prince Aegon. Il dut son salut à la présence de la dornienne Nymeria Sand qui réagit promptement et aux bons soins de Mestre Lomys, le mestre de la maison Tyrell.
La servante qui avait versé le vin fut rattrapée puis arrêté et interrogée. Il semble qu’elle aurait été missionnée par un chevalier des Westerlands, Ser Gregor Clegane, "la Montagne".

La journée avancait et les tractations allaient bon train puis la cloche fut sonnée. Allait commencer la cérémonie des vœux au suzerain.

On appela d’abord les Ducs et plus particulièrement Lord Steffon Varner mais à la surprise générale, les 7 Ducs s’avancèrent devant Willas et prononcèrent leurs vœux tel un seul homme.
Les serments furent échangés et des applaudissements fusèrent.

Ce fut ensuite au tour des autres maisons de venir ployer le genou les unes après les autres, échangeant également leurs serments.
L’histoire était en marche, le Reach avait légitimé son futur suzerain, Lord Willas, qui fut salué par une salve d’applaudissements et de vivas.

Lord Willas ponctua d’ailleurs ce grand moment par une annonce forte. Il dénonca publiquement les agissements du Roi Joffrey qu’il qualifia de bâtard incestueux que le Reach ne reconnaissait pas comme légitile.
Willas remporta l’adhésion totale de la foule qui l’applaudit à tout rompre.

Alors que la foule allait se disperser, Ser Bran demanda une dernière minute d’attention à l’assistance qui aspirait à un peu de repos après une journée bien chargée.
Ser Bran s’avanca vers le clan Tyrell, prenant à témoin les ducs présents et les autres lords juste derrière eux.
Il tendit la main vers la foule de laquelle sortit Rohanne Mullendore qui vint se poster à coté de lui. Bran et Rohanne se retrouvèrent, main dans la main, devant Lord Willas.
Tous deux posèrent genou à terre baissant la tête bien bas puis Lord Bran pris la parole,
« Monseigneur, permettez-moi de finir la soirée sur une autre bonne nouvelle.
En effet, je tenais à vous présenter moi-même Lady Rohanne Hightower ma femme depuis quelques jours… Nous nous sommes unis devant les sept ainsi que devant deux des grands Lords ici présents. C’est le plus humblement du monde que nous demandons la bénédiction de notre suzerain pour compléter cet Amour qui nous lie».
Bran et Rohanne relevèrent la tête ensemble croisant le regard de Lord Willas Tyrell et attendant son assentiment…

DISCOURS LUCIFER GRAVES POUR MACE TYRELL

J’ai bien connu Lord Mace Tyrell.
J’ai d’abord connu l’homme de pouvoir, dédié à sa charge.
J’ai ensuite connu le père de famille, dédié à sa femme et ses enfants.
Et j’ai aussi connu l’homme, comme peu d’entre vous l’ont connu.

Personne n’a envie d’être celui qui va salir la mémoire d’un mort.
Car la mort donne du prestige, des louanges, des messes, des apologies.
La mort nous grandit.

Mace Tyrell n’eut pas besoin de mourir pour avoir du crédit.
Nombreux furent ceux qui passèrent de bons moments avec lui.
Il vous écoutait, cherchait à vous comprendre et à vous aider. Parfois même au délà de sa charge, il prenait le temps pour chacun, parfois même contre l’avis de ses conseillers.
Car Mace Tyrell était profondément humain.
Aussi longtemps que je le connus, toujours il chercha le consensus, la concorde.

Mais Mace Tyrell n’était pas fait pour ce monde.
Certains diront qu’il était trop gentil.
D’autres qu’il était faible ou fragile.
Les derniers le qualifieront de mou ou trop tendre.
Moi je dirais qu’il n’était pas fait pour cette vie là…

Un grand stratège a dit un jour que pour gagner une guerre, il faut devenir la guerre.
Mace Tyrell en était incapable.
Et quand on n’est pas prêt à cela, on commet deux erreurs.
Tout d’abord on a peur. Et ensuite, on se retranche derrière d’autres que soi.
Mace Tyrell fit les deux.
Il prit peur et laissa d’autres décider à sa place, avec pertes et fracas à chaque fois.

Alors non je n’enlève pas à Mace Tyrell sa responsabilité. Laisser à d’autres faire ce qui nous revient n’est pas louable ni gratifiant. Et je sais, pour l’avoir vu dans ses yeux, qu’il n’en n’était pas fier.
Mais encore une fois, il n’était pas fait pour ce monde.
Il n’était pas prêt à affronter Otem Ashford, un homme pour qui tous les moyens étaient bons.
Il n’était pas prêt à affronter les Lannister qui cultivent l’arrivisme et l’égoïsme comme religion.
Il n’était pas prêt à faire face aux traitrises et aux manigances.
Et il l’a payé de sa vie…
Et nous l’avons tous payé dans nos têtes, dans nos cœurs, dans nos corps !

J’ai perdu mon père, d’autres ont perdu une sœur, des frères, leur honneur.
Nous avons tous perdu quelque chose dans cet enchaînement fatidique.

Mais qu’avons-nous gagné ? Qu’avons-nous gagné ?
J’aimerais que chacun se pose cette question…

De la peur ? Des rancoeurs ? Des inimitiés ? Des défiances ? Des terres arrachées ? Des serments forcés ? Du sang ? Des vies voléés ?
Je laisse volontiers tout cela, à qui veut…

 
La réalité est que nous avons tous perdu une partie de nous. Celle qui nous rendait fier de faire partie de cette couronne, de cette grande nation que les autres régions nous enviaient.

Nous avons perdu notre âme à vouloir vivre dans ce monde pour lequel Lord Mace Tyrell n’était pas fait. Le monde d’Otem Ashford. Le monde de Cersei Lannister.

Alors que nous aurions du nous battre pour faire émerger un autre monde. Un nouveau monde.
Un monde fait d’espoir et de vertus, de générosité et de bienveillance, ou la réussite de l’autre me profite aussi, où le bien de mon voisin compte autant que le mien.

Nous nous sommes trompés. Nous nous sommes égarés. Nous avons perdu. Tous. Tous…
Et aujourd’hui nous pleurons un suzerain, un père, un ami…

Alors je dis…
Je dis finies les querelles intestines.
Finies les rancoeurs délétères.
Finis les règlements de compte.
Fini l’égoisme, fini l’arrivisme.

Il est encore temps de préparer le monde de demain.
Un monde immaculé où tout est possible.
Un monde où les actions ont de la valeur, les serments ont du poids et l’unité est une réalité.

On ne construit rien sur des rancoeurs, des punitions et des brimades.
On construit sur un pardon, un espoir et un but commun.

Et cette lourde tâche reviendra à notre prochain suzerain.
Qu’il incarne cette idée et il aura gagné l’unité.
Qu’il construise sur des braises encore chaudes et il sera passé à coté...

Je terminerai en citant Lord Mace lui-même,
« Il n’est point de bonheur sans liberté, il n’est point de liberté sans courage ! »

Merci de m’avoir écouté…